Arequipa : la ciudad blanca...ou pas
On vous a quitté à Lima en partance pour Arequipa. Cela a commencé par un bus longue distance de nuit (16h de route). Le trajet a longé la côte pacifique vers le sud. Au début, des dunes énormes comme des collines, des villes traversées en chantier assez moches puis...ce fut la nuit. C'est au petit jour que les changements de paysages ont été époustouflants. D'abord il y avait cette brume et ces dunes de sable, puis l'ascension a commencé et les paysages se sont succédés. Finies les dunes, c'était un paysage de grosses collines, puis un plateau désertique où le ciel bleu éclatait au moment du lever du soleil. Le sable avait une couleur orangée puis le paysage devint désolé : des cactus ça et là et toujours du sable virant au gris cette fois. Puis des paysages de canyon et oasis (du maïs, des vaches pas normandes mais ressemblantes !). Après quelques villes animées, et quelques scènes de vie en bord de route, on arrive à Arequipa, 2350m au milieu des montagnes et notamment le volcan Misti (sosie officiel du Mont Fuji).
Comme Lima, Arequipa a un coeur colonial exceptionnel. On a aimé s'y promener et notamment au bélvédère de Yanahuara.
On a aussi tenté de grandes expériences : goûter les cuy (chacun prononcera comme il voudra...il s'agit de cochons d'Inde, le plat typique), déguster des bières locales, manger dans la rue, assister à une procession pour Rose de Lima, être confrontés à une manif avec la CGT locale, faire quelques trajets en taxi avec de vrais pilotes. D'ailleurs, si Lima est la ville des minibus, Arequipa est sans conteste celle des mini-taxis (en Daewoo : on n'en avait jamais vu autant de notre vie).
Il y a 2 endroits qui nous ont particulièrement marqués.
Tout d'abord, le Monasterio Santa Catalina de Siena. Ce lieu est impressionnant par sa taille (20 000m²) : une ville dans la ville. On a aimé se perdre dans les rues du monastère, les cloitres, les cellules meublées, trainer dans la pinacothèque, admirer la vue sur la ville et le volcan El Misti depuis le belvedère...
C'est en 1570, à peine 40 ans après l'arrivée des premiers Espagnols à Arequipa, qu'est fondé ce couvent. Dès le début, des femmes d'origine sociale diverse y entrent pour devenir des religieuses cloitrées. Beaucoup de jeunes filles de bonnes familles espagnoles intégraient ce lieu avec chacune leurs bonnes (esclaves noires) en échange d'une riche dot; elles continuaient cependant à recevoir et faire des fêtes jusqu'à ce qu'un pape décide de remettre de l'ordre dans tout ça !
peintures, livres, cuisines montrent la richesse des religieuses dans ce couvent
Ensuite, nous avons fait la connaissance de Juanita, une momie d'une enfant de 12 ans.
C'est ainsi que nous avons vécu notre première approche du monde Inca au musée Sanctuaire des Andes. Les Incas avaient pour habitude de sacrifier des enfants en offrandes aux Dieux en pleine montagne en pensant obtenir santé, prospérité, fertilité des animaux et des terrains. Parmi ces enfants, 18 ont été retrouvés dans le monde anciennement Inca (de L'Equateur actuel à Santiago du Chili) : 14 au Pérou et 4 en Argentine. L'une d'elle est particulièrement connue au Pérou : Juanita retrouvée en 1995 en haut du volcan Ampato (+ de 6000m), conservée par les glaces depuis plus de 500 ans.
Elle a été découverte avec ses vêtements, ses effets personnels et des objets cérémoniaux intacts. La visite se termine avec la vision de la momie assise dans un caisson de réfrigération.
les photos étant interdites dans le musée, on vous a fait un petit montage
Quoi que l'on pense de ces pratiques, force est de constater que les précurseurs de l'alpinisme sont les Incas!
On vous reparlera d'eux plus tard ...à bientôt
Laure et Antoine
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